FED/BCE : la divergence est confirmée
Flash Actu janvier 2025
La décision n’a pas vraiment surpris tant le terrain avait été préparé par les différents membres du Conseil des gouverneurs à l’occasion du Forum économique mondial de Davos : la Banque centrale européenne a décidé d’abaisser le taux de dépôt de 0,25%.
À partir du 5 février 2025, les taux directeurs de la BCE seront égaux à :
Taux de dépôt : 2,75%
Taux de refinancement : 2,90%
Taux de facilité de prêt marginal : 3,15%
Le Conseil des gouverneurs justifie cette décision, malgré la hausse de l’inflation sur les trois derniers mois de 2024, par un processus de désinflation en bonne voie.
La BCE juge que « l’inflation […] devrait revenir au niveau de l’objectif du Conseil des gouverneurs de 2% à moyen terme dans le courant de l’année. »
Rappelons également que la BCE ne réinvestit plus les volumes d’actifs acquis dans les différents programmes d’assouplissement quantitatif (APP et PEPP).
En outre, le 18 décembre, les derniers emprunts réalisés dans le cadre des opérations de refinancement de long terme (TLTRO) ont été remboursés par les banques : la normalisation du bilan de la BCE se poursuit, même s’il faudra attendre mi-février 2025 pour disposer du bilan de la BCE de 2024.
Par ailleurs, et comme attendu, la FED a décidé de maintenir le taux de refinancement dans la tranche [4,25% ; 4,50%].
La divergence de politique monétaire entre les deux zones est actée et pourrait s’accentuer dans les prochains mois, alors que le décrochage européen avec les États-Unis paraît difficile à rattraper.
Quelques éléments de langage des conférences et communiqués de presse permettent de prendre la mesure de cet écart de perspectives :
Zone Euro :
L’économie a stagné au 4ᵉ trimestre, d’après les estimations préliminaires d’Eurostat.
La croissance devrait rester faible à court terme. Les enquêtes de conjoncture pointent vers une poursuite du ralentissement des activités manufacturières tandis que les services devraient poursuivre leur croissance.
La confiance des consommateurs est fragile […].
Néanmoins, les conditions pour une reprise sont réunies […].
Bien que le marché du travail se soit détendu sur les derniers mois, il reste solide, avec un taux de chômage toujours bas, à 6,3% en décembre […].
Sauf si les tensions commerciales se dégradaient, les exportations devraient soutenir la reprise alors que la demande mondiale augmente […].États-Unis :
Les indicateurs récents montrent que l’activité économique a continué son expansion à un rythme soutenu. Pour l’ensemble de l’année 2024, le PIB devrait croître de plus de 2%, tiré par la dépense des consommateurs.
Le marché du travail reste solide. Les créations d’emploi ont avoisiné les 170 000 par mois sur les trois derniers mois […].
Le taux de chômage s’est stabilisé depuis la moitié de l’année dernière, et, à 4,1% en décembre, demeure bas.
Prochain rendez-vous : le 6 mars pour la prochaine réunion de la BCE.